Cette poussière grise qui rend
les pantalons noirs blancs
les pantalons blancs noirs
et sur ce banc de poudre
près des marcassins bleus
et sous les palmiers rouges
Avalokitesvar
crie son silence d’espoir
avec ses mille bras d’or
Cet enfant vieux qui pense
sa mère sur un nuage
son père sur un éclair
et sur ce béton gris
près des cœurs au lointain
et sous la terre de fer
entend scander Skanda
son silencieux espoir
avec son épée d’or
Ces gens pluvieux qui vont
leurs cœurs sous un nuage
leurs corps dessous l’orage
et sur ces genoux ords
près du sol tous saignants
et sous la boue de verre
aux pieds de Mahâkâl
espèrent en ses bras durs
avec l’or d’un silence
J-S Desnanot
